Implant cochléaire

Qu’est ce qu’un implant cochléaire ?

L’implant cochléaire est un dispositif médical destiné à rendre un certain degré d’audition aux personnes atteintes d’une surdité neurosensorielle sévère à profonde pour pallier un défaut de fonctionnement de l’oreille interne. Ce dispositif électronique est indiqué dans le cas où la surdité est trop importante pour pouvoir bénéficier d’appareils auditifs conventionnels. C'est-à-dire lorsque les prothèses auditives n’améliorent que peu ou pas l’audition (un résultat inférieur à 50 % au test de reconnaissance de phrases).

L’objectif de l’implant cochléaire est donc de remplacer l’oreille interne endommagée et de stimuler directement le nerf auditif.

Il peut également être un remède pour les acouphènes invalidants sous certaines conditions.

Quels sont les composants d’un implant cochléaire ?

Un implant cochléaire est composé d’une partie interne, implantée dans l’oreille chirurgicalement, et une partie externe qui capte le son et le transmet aux parties internes.

La partie interne (l’implant) : est constituée d’un stimulateur électronique et d’un faisceau d’électrodes. L’élément interne est implanté chirurgicalement sous la peau et relié à l’os mastoïde. Le récepteur reçoit et produit des impulsions électriques vers des électrodes placées dans la cochlée stimulant directement le nerf cochléo-vestibulaire qui génère un flux nerveux perçu par le cerveau comme un son.

La partie externe (l’audio processeur) : est composée d’une unité de contrôle, d’un boîtier de piles et d’une antenne qui transmet l’information à l’implant à travers la peau. Il est tenu par magnétisme derrière l’oreille en regard de l’implant.

Comment fonctionne l’implant cochléaire ?

Le principe de l’implant cochléaire est de transformer les sons environnants en impulsions électriques codées. Celles-ci stimulent directement les fibres nerveuses du nerf auditif et le cerveau les interprète comme des sons.

  1. Le microphone de l’audio processeur capte les sons ;

  2. Les sons, en séquences spécifiques d’impulsions électriques, sont ensuite analysés et codés par l’audio processeur ;

  3. L’antenne reçoit ces impulsions et les transmet vers l’implant à travers la peau ;

  4. L’implant envoie ces impulsions aux électrodes dans la cochlée ;

  5. C’est le nerf auditif qui conduit ces signaux électriques vers le cerveau (les centres auditifs) qui, à son tour, les interprète comme des sons.

Qui peut profiter d'un implant cochléaire ?

L’implantation cochléaire est idéale pour toutes les personnes pour lesquelles les prothèses auditives n’ont pas apporté de bénéfice.

Les implants cochléaires sont destinés aussi bien aux enfants nés sourds qu’aux personnes entendantes qui ont perdu l’audition après un traumatisme sonore, une pathologie ou une malformation du système auditif. Cependant, ils ne conviennent pas à tous les types de surdité.

Implanté dans l’oreille interne du patient, directement dans la cochlée, ce dispositif électrique permet aux individus atteints de surdité modérée à profonde de retrouver un certain niveau d’audition. Les surdités de perception et certains types d’acouphènes sont donc des maladies éligibles à l’implantation cochléaire.

Dans le cas où la surdité est due à l'absence du nerf cochléo-vestibulaire, l’implant cochléaire est inopérant car ce dernier requiert que le nerf auditif soit fonctionnel. Toujours est-il, lorsque le nerf est présent mais endommagé, il est possible d'utiliser ce genre d'implants pour transmettre des informations auditives, néanmoins partielles, au cerveau et ainsi retrouver une certaine autonomie.

Malgré cet exploit technique, l’implant cochléaire ne permet cependant pas de recouvrer une audition "normale".

Les critères généraux de sélection pour une implantation cochléaire

L’implantation cochléaire profite efficacement aux enfants et aux adultes malentendants pré‑linguaux et post‑linguaux.

  • les enfants atteints d’une surdité neurosensorielle profonde des deux oreilles ;

  • les enfants atteints de surdité profonde génétique ou acquise ;

  • les adultes atteints d’une surdité neurosensorielle bilatérale sévère à profonde ;

  • les adultes ayant de faibles capacités de perception verbale ;

  • les patients ayants une hypoacousie progressive stabilisée ;

  • peu ou pas de bénéfices avec des aides auditives ;

  • pas de contre-indications médicales.

Comment se fait l’implantation ?

L’installation d’un implant cochléaire nécessite une chirurgie, il est donc obligatoire d’effectuer une évaluation médicale préopératoire. En effet, les personnes souhaitant se faire implanter passent par plusieurs étapes.

1. La phase pré-implantation : elle dure environ 2 mois pendant lesquels le patient doit suivre différents examens : une IRM, un scanner cérébral, un examen ORL, des entretiens psychologiques et psychiatriques et un bilan orthophonique ainsi que des examens préopératoires classiques. Ceci va permettre la réalisation d'un bilan de faisabilité pour évaluer si l'implantation est réalisable ou non. Le patient est souvent admis à l'hôpital la veille de l’intervention.

2. La phase de la chirurgie : l'implant cochléaire est mis en place lors d'une opération chirurgicale, qui dure environ 2 heures, sous anesthésie générale.

Le chirurgien pratique une incision derrière l'oreille afin de placer l'implant cochléaire sous la peau. Il positionne ensuite le récepteur de l'implant et insère délicatement le porte-électrodes dans la cochlée. L'implant est contrôlé pour vérifier s’il fonctionne correctement avant de terminer l'opération. L'hospitalisation du patient implanté dure habituellement entre 3 et 8 jours.

3. La convalescence : après la chirurgie, il faut compter entre 3 et 5 semaines avant la guérison complète. Cette intervention laisse une petite cicatrice derrière l’oreille qui sera cachée par les cheveux. Durant la période de convalescence, le patient peut reprendre ses activités normales mais il ne pourra pas entendre jusqu’à ce que la partie externe de l’implant soit activée.

4. L’activation de l’audio processeur : cette étape s’effectue après la convalescence. L’audio processeur doit être connecté et activé pour pouvoir entendre. Le médecin doit régler et adapter l’audio processeur aux besoins auditifs de la personne implantée. Pour que la stimulation électrique soit efficace et confortable, le régleur doit ajuster, pour chaque électrode, les niveaux minimum et maximum. Pour l'enfant, les réglages se font progressivement et avec l'aide d’un orthophoniste, qui permettra à l’enfant implanté d'appréhender le monde sonore et de structurer sa parole. Ce processus varie d'une personne à l'autre, le cerveau peut prendre un peu de temps pour s’adapter à cette nouvelle manière d’entendre.

5. Les réglages, l’orthophonie et la rééducation : la personne implantée doit consacrer du temps à des séances de réglage et à des programmes de réhabilitation et d’orthophonie afin d’obtenir un résultat optimal de son système d’implant. Les enfants implantés ont besoin d’avoir le soutien de leur parent et de leur entourage au cours de ce processus.

La rééducation, qui dure entre 1 à 6 mois à raison de 2 à 5 séances par semaine, peut paraître longue mais elle est cruciale pour l’adaptation et le bon fonctionnement de l’implant cochléaire.

Dès que les paramètres de l’audio processeur sont considérés comme réglés, des vérifications périodiques suffisent pour affiner le réglage de l’implant cochléaire.

Bénéfices et inconvénients de l’implant cochléaire

Dans les cas les plus favorables, la pose d’implant cochléaire permet une bonne compréhension orale des sons ambiants et peut même permettre au patient implanté de tenir des conversations téléphoniques.

Les résultats varient selon plusieurs facteurs tels que l’état de l’oreille, la durée de la privation sonore, le niveau de la perte auditive et la durée quotidienne du port de l’appareil.

Certes, un implant cochléaire est une bonne solution pour remédier à la surdité profonde et à l’hypoacousie modérée à sévère. Cependant, il y a quelques facteurs de risque, en voici les plus courants :

  • des mastoïdites ou une otite moyenne ;

  • des dommages du nerf facial ou du tympan ;

  • des pertes d’équilibre et des vertiges passagers ;

  • Un risque d’infection ou de complication lors de la chirurgie.

Comment vivre avec un implant cochléaire ?

L’implant cochléaire accompagne le patient implanté toute sa vie et fait partie intégrante de son quotidien. Afin de ne pas altérer son fonctionnement, la personne implantée doit, au quotidien, prendre quelques précautions.

  • Lors de certains examens médicaux, IRM, radiographie, échographie, scanner..., le patient doit retirer l’appareil externe.

  • Lors des activités sportives, le processeur de son doit rester au sec et à l’abri de la poussière, du sable et d’autres projectiles.

  • Lors du passage sous les portiques de sécurité, il est probable que l’alarme se déclenche à cause des ondes électromagnétiques. Dans le cas où l’implant cochléaire est doté d’un dispositif Bluetooth ou wifi, le patient doit l’éteindre au moment du décollage et de l’atterrissage de l’avion.

  • Lors de la douche, l’appareil externe doit absolument être recouvert par une protection étanche ou alors retiré au préalable.

Comment entretenir la partie externe de l’implant cochléaire ?

L’entretien d’un implant est facile mais indispensable. Pour assurer le bon fonctionnement de votre implant cochléaire, vous devez le nettoyer régulièrement.

  • Pour éliminer la poussière et tout résidu de transpiration, à l’aide d’un tissu sec ou légèrement humide, essuyez toutes ses composantes externes en évitant le microphone.

  • Pensez également à changer votre coude (le crochet servant à tenir le processeur de son sur l’oreille) lorsqu’il est sale ou décoloré.

  • Si vous vous servez de piles rechargeables, il est recommandé de nettoyer épisodiquement les points de contact des piles tant sur les piles elles-mêmes que sur le processeur de son, avec un coton-tige et un peu d’alcool.

Questions fréquentes sur les implants cochléaires

Quelle est la durée de vie d'un implant cochléaire ?

Théoriquement, un implant cochléaire dure toute la vie : il est fait d’un matériau qui n’est pas sujet à l’usure. Toutefois, le processeur externe peut être remplacé tous les 5 ans.

L'opération d'un implant est-elle risquée ?

L’implantation cochléaire est considérée comme une opération de routine pour un chirurgien spécialisé en ORL ou en audiologie. À l’instar de toute intervention chirurgicale, elle n’est pas sans risque, mais il s’agit d’une procédure simple qui ne nécessite qu’une petite incision de quelques centimètres derrière l’oreille.

Quelles sont les complications possibles?

Comme tout acte chirurgical, la pose d’un implant cochléaire comporte des risques de complications mineures (moins de 15% des cas) et généralement temporaires tels une infection, un hématome, des acouphènes, des vertiges, une paralysie temporaire de certains muscles du visage (dans de très rares cas). Des complications plus graves peuvent se produire (dans moins de 3% des cas) comme par exemple une méningite causée par une infection due à l’implant ou son rejet par l’organisme ou une paralysie du nerf facial. Seulement 1% des cas nécessite une réopération.

Combien de temps dure l'opération ?

Généralement, l’intervention est réalisée sous anesthésie générale et dure environ 2 à 3 heures.

Combien de temps faut-il pour se remettre ?

La pose de l’implant cochléaire est une intervention chirurgicale standard, elle nécessite une phase de récupération très courte. Le patient peut donc quitter l’hôpital 2 ou 3 jours après l’intervention.

Combien de temps faut-il pour pouvoir entendre après l’implantation?

De nombreuses personnes sont capables de comprendre des conversations seulement quelques jours après le premier réglage du processeur de leur implant cochléaire.

J'ai besoin d'un implant : que dois-je faire ?

Si vous êtes candidat à l’implantation cochléaire, des examens cliniques préliminaires sont nécessaires pour évaluer votre admissibilité. Il s’agit de tests audiologiques, d’un scanner ou d’une IRM, l’évaluation des performances des aides auditives chez les personnes déjà appareillées et des examens standards qui précèdent une opération sous anesthésie générale.

Puis-je nager ? Puis-je prendre l'avion ?

La majorité des sports aquatiques sont sans risque, à condition de retirer l’appareil externe. Cependant, il est contre-indiqué de plonger à plus de 20 mètres de profondeur.

Quant à l’avion, vous pouvez le prendre, mais il est recommandé d’éteindre le processeur lors du décollage et de l’atterrissage.